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Comment situer l’ACV dans le contexte des métiers de l’environnement ?

L’ACV, un outil utile pour le déploiement d’une démarche RSE

La RSE est la responsabilité sociétale des entreprises, c.-à-d. la responsabilité des entreprises vis-à-vis des effets qu’elles exercent sur la société. Elle permet d’inscrire les entreprises dans les enjeux du développement durable. Le périmètre de la RSE est défini au sein de la norme ISO 26000, norme internationale, qui traite sept thématiques centrales :
1. la gouvernance de l’organisation;
2. les droits de l’homme;
3. les relations et conditions de travail;
4. l’environnement;
5. la loyauté des pratiques;
6. les questions relatives aux consommateurs;
7. les communautés et le développement local.


L’ACV est particulièrement pertinente pour couvrir les thématiques de l’environnement et des questions relatives aux consommateurs même si elle ne couvre pas tous les possibles enjeux de celles-ci.
Tout d’abord, les résultats d’ACV présentent les effets potentiels sur l’environnement et traitent de problématiques globales alors que certaines entreprises peuvent avoir des effets locaux très forts (rejets d’eau ou de fumées pour lesquels des indicateurs peuvent exister – utilisés dans la recherche).
Ensuite l’ACV peut utiliser des données mesurées ou des scénarios. Si des scénarios sont utilisés, la qualité des données utilisées devra être appropriée au regard de l’enjeu environnemental. Certains des impacts pourront provenir des données qu’il faut collecter auprès de fournisseurs (scope 3 – achat de matières premières).
Enfin, les résultats et conclusions issues d’ACV (très souvent avec revue critique) apportent de la robustesse à des éléments communiqués vers le consommateur. Dans le secteur du bâtiment, la communication de la performance environnementale des produits est obligatoirement accompagnée de la réalisation d’une ACV spécifique au secteur de la construction appelée FDES, EPD ou PEP

La stratégie RSE peut s’appuyer également sur la mise en place d’un système de management environnemental, encadré par la norme ISO 14001. Cette norme pose les bases d’une approche cycle de vie qui est étroitement liée à l’ACV ou à des méthodes connexes (suivant le secteur d’activité et le cœur de métier de l’entreprise).
C’est en général la personne ou l’équipe en charge de la RSE d’une entreprise qui collecte des données pour l’ACV, peut mettre en place un EMS, et rédige un rapport extra-financier (pour répondre à la CSRD).
C’est aussi cette personne ou l’équipe RSE qui met en place les actions de mesure et d’amélioration nécessaires au reporting et à la construction ou mise en place d’un plan d’action.

L’ACV, une photo environnementale « avant/après » de la mise en place d’un EMS

L’Energy Management System (ou Système de Management de l’Énergie), correspond aux outils déployés dans l’entreprise afin d’améliorer sa performance énergétique. Cet outil permet aux entreprises de mesurer en détail leur consommation d’énergie, d’identifier les leviers d’amélioration et de planifier ces améliorations. La mise en place d’un EMS répond à la norme ISO 50001, norme internationale s’adressant à tous les acteurs (tertiaire, industrie, collectivité) proposant un cadre précis pour initier les entreprises à la mise en place d’un programme d’économies d’énergie.
L’ACV peut utiliser les données de consommation d’énergie mesurée à travers l’EMS ou encore comparer une amélioration de la performance environnementale appliquée au produit (photo avant et après mise en place de l’EMS).

L’ACV, un outil de discrimination et de mesure pour la CSRD

La CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) est une directive européenne qui remplace la Non Financial Reporting Directive, imposant à certaines entreprises (fonction de leur taille et de leur chiffre d’affaires) de publier officiellement le reporting extra-financier intégrant des critères sociaux, environnementaux et de gouvernance.
La CSRD pose le cadre d’un reporting approfondi permettant aux investisseurs de réaliser des choix éclairés d’investissement dans le but d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Elle apporte, pour les entreprises, un regard sur l’ensemble de la chaine de valeur de l’entreprise et demande une réflexion avec des horizons temporels à court, moyen et long terme et donc la mise en place d’un plan d’action.


Ainsi, la CSRD nécessite de travailler sur les thématiques suivantes :
• L’impact de l’activité de l’entreprise sur le climat et la société (atténuation)
• Les risques climatiques pesant sur l’entreprise (adaptation)
• La manière dont l’organisation gère ces problématiques (plan d’action et gouvernance)


Le terme « climat » utilisé ici ne fait pas seulement référence à l’indicateur « changement climatique » ou « réchauffement climatique » bien connu de l’ACV (ou du Bilan Carbone ou BEGES ou Empreinte Carbone) mais couvre les 5 indicateurs environnementaux suivants :

  1. Le changement climatique, qui est aligné sur la TCFD (Task Force on Climate-related Financial Disclosures), et couvre les efforts d’atténuation passés, actuels et futurs et l’impact du changement climatique sur l’activité et donc l’adaptation au changement climatique
  2. La pollution, qui détaille les polluants rejetés par l’entreprise et les postes les plus émetteurs
  3. Les ressources hydriques et marines, qui s’intéressent à la consommation d’eau de l’entreprise et à la pollution des zones d’eau qu’elle génère
  4. La biodiversité et les écosystèmes, qui permettent de décrire l’impact de l’entreprise sur son environnement et la biodiversité
  5. L’utilisation des ressources et l’économie circulaire, qui détaillent le type de ressources utilisées et la manière dont l’entreprise s’inscrit dans une démarche d’économie circulaire.

L’ACV, une vision multicritère et prospective pour la méthode ACT®

La méthode ACT® souhaite accompagner et évaluer les organisations de différents secteurs (en commençant par les secteurs les plus émissifs) dans leur démarche de transition dans un monde bas carbone notamment au travers de leur plan d’action. En proposant d’évaluer leur stratégie bas carbone, ACT® permet aux entreprises de réduire leur impact carbone par la mise en place d’actions concrètes. A l’aide de la méthode du GHG Protocol, les émissions relatives aux scope 1, 2 et 3 d’une entreprise sont évaluées.

ACT® se focalise sur le changement climatique et est donc une méthode monocritère, cependant elle apporte une vision sur l’ensemble de la chaine de valeur et peut aider fortement à proposer un plan d’action pour quantifier les impacts de son activité et les réduire.

ACT® nécessite un Bilan GES quantifié, indispensable pour répondre à l’atténuation. La méthode ACT® adaptation, peut permettre à une entreprise de se structurer et de réfléchir à comment répondre à la thématique d’adaptation demandée par la CSRD.

La méthode ACT® propose une structure éprouvée pour répondre aux exigences de la CSRD mais reste monocritère. L’ACV quant à elle, permet d’élargir cette vision monocritère en vision multicritères tout en apportant une vue sur l’ensemble de la chaine de valeur (impacts amont et aval de l’entreprise). Elle peut également évaluer des scénarios qui seraient envisagés dans le plan d’action de l’entreprise pour identifier ceux qui présenteraient les bénéfices les plus importants pour une transition réussie.

Si vous souhaitez réaliser l’ACV de vos produits ? Ou vous souhaitez en savoir plus ?

Contactez nos experts : hello@solinnen.com

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